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Francs-côtes-de-bordeaux
Image illustrative de l’article Francs-côtes-de-bordeaux
Une jeune parcelle de merlot (avec un Liriodendron au premier plan).

Désignation(s) Francs-côtes-de-bordeaux
Appellation(s) principale(s) côtes-de-bordeaux
Type d'appellation(s) AOC / AOP
Reconnue depuis 1967
Pays Drapeau de la France France
Région parente Vignoble de Bordeaux
Sous-région(s) Libournais
Localisation Gironde
Climat tempéré océanique
Superficie plantée 361 hectares (en 2023)[1]
Nombre de domaines viticoles 37 viticulteurs et 2 coopératives[2]
Cépages dominants merlot N[3], cabernet sauvignon N, cabernet franc N et sémillon B
Vins produits 94 % rouges et 6 % blancs
Production 12 482 hl (en 2023)[1]
Pieds à l'hectare minimum 4 500 pieds par hectare[4]
Rendement moyen à l'hectare 34 hl/ha en rouge et 48 en blanc (en 2023)[1]

Le francs-côtes-de-bordeaux[5], ou plus simplement le francs, est un vin français du vignoble de Bordeaux, produit autour de Francs, dans le Libournais.

L'ancienne dénomination géographique « côtes-de-francs » a existé au sein de l'appellation bordeaux (le bordeaux-côtes-de-francs) de 1967 à 2008, puis à partir de la vendange 2009 est devenue la dénomination « francs » au sein de l'appellation côtes-de-bordeaux. La dénomination est réservée aux vins tranquilles rouges, blancs secs et blancs liquoreux.

Bien qu'à proximité de l'aire de production du saint-émilion, les vignes autour de Francs ne produisaient pas un vin réputé. En 1874, « En allant de Lussac à Monbadon et à Saint-Cibard, nous laissons sur notre gauche les communes de […] Tayac et Francs font partie du canton de Lussac et où de nombreux petits propriétaires récoltent des vins rouges et des vins blancs ordinaires »[6]. Le décret du reconnait officiellement le « Côte de Francs », mais comme une dénomination au sein de l'appellation bordeaux (il modifie le décret concernant cette AOC datant de 1936)[7].

En 1985, les syndicats de producteurs de la dénomination bordeaux-côtes-de-francs, ainsi que des appellations côtes-de-castillon, premières-côtes-de-blaye et premières-côtes-de-bordeaux (alors aussi en rouge) décident de mettre en commun leurs efforts publicitaires, avec l'« association des 5 Côtes de Bordeaux ». En 2007, l'association devient l'« Union des Côtes de Bordeaux », qui obtient en 2008 de l'INAO la création de la nouvelle appellation côtes-de-bordeaux avec la possibilité de rajouter une dénomination (Blaye, Francs, Castillon ou Cadillac)[8]. Le cahier des charges de l'appellation est acté par le décret du [9]. Il est ensuite modifié en décembre 2011 (passage en AOP), puis en novembre 2016 (intégration de l'ancienne appellation sainte-foy-bordeaux) et enfin en [4].

Situation géographique

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Voir l’image vierge
L'aire d'appellation, à la limite avec la Dordogne.

Située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bordeaux, c'est, parmi les appellations et dénominations du vignoble de Bordeaux, l'une des plus petites et la plus orientale du département. Le vignoble couvre un potentiel de 525 hectares répartis sur trois communes : Francs, Saint-Cibard et Tayac. C'est une des plus petites appellations du vignoble de Bordeaux avec ses approximativement 360 hectares déclarés et une quarantaine de viticultrices et viticulteurs.

Le sous-sol se compose au sud de calcaire à Astéries recouvert de molasses calcaires dites de « l’Agenais » et dans le reste de l’appellation de molasses calcaires dites « du Fronsadais »[10],[11].

Climatologie

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Le climat océanique autour de Francs a le plus d'influence continentale du département de la Gironde, avec un dénivelé d'altitude de plus de 100 mètres, point culminant depuis la façade atlantique à l'est de Libourne, 8 km de Saint-Émilion et Pomerol entre les vallées de l'Isle et de la Dordogne.

Malgré son exposition à dominante est, il bénéficie d’un excellent ensoleillement, avec une faible pluviométrie. Les températures sont plus basses en hiver, plus élevées en été – de 2 à °C – que sur les terrains alentours.

Image externe
Aire parcellaire de l'appellation

Selon les Douanes, la superficie revendiquée en 2023 sous l'appellation est de 361 hectares[1].

Encépagement

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Le cahier des charges autorise le même encépagement que pour toutes les dénominations de l'appellation côte-de-bordeaux.

Pour les vins rouges, les cépages principaux sont le cabernet sauvignon N[3], le cabernet franc N, le côt N (ou malbec) et le merlot N ; comme cépages accessoires, sont autorisés le carménère N et le petit verdot N. La proportion du cépage carménère N est inférieure à 10 % de l’encépagement et celle du cépage petit verdot N à 15 % de l’encépagement.

Pour les vins blancs, les cépages principaux sont le sauvignon B, le sauvignon gris G, le sémillon B et la muscadelle B ; les cépages accessoires sont le colombard B et l'ugni blanc B. La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 15 % de l’encépagement[4].

Le vignoble est complanté, chaque producteur ayant ses propres assemblages. D'une façon générale, l'encépagement de l'aire de production est pour les vins rouges d'environ 60 % de merlot (majoritaire comme dans l’ensemble du Libournais), 25 % de cabernet sauvignon et de 15 % de cabernet franc. Il y a aussi quelques parcelles de malbec et de cépages oubliés. En ce qui concerne les vins blancs, le sémillon domine avec 60 %, complété par 32 % de sauvignon et 8 % de muscadelle[2].

Production et rendements

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Les rendements maximum et plafond (butoir) sont :

  • 52 à 65 hl/ha pour le rouge ;
  • 62 à 72 hl/ha pour le blanc ;
  • 37 à 40 hl/ha pour le blanc liquoreux[4].

Les rendements officiels récents de l'appellation francs-côtes-de-bordeaux rouge sont[12] :

Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2019 381 15 576 41
2020 400 8 283 21
2021 390 12 510 32
2022 343 13 700 40
2023 346 11 768 34

et pour le blanc sec[12] :

Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2019 14 605 43
2020 17 494 29
2021 15 637 42
2022 15 622 42
2023 15  715 48

À noter que les données de production des blancs liquoreux ne sont pas publiées par le Service des Douanes, le nombre de producteurs (et la production) étant trop réduit. D'après certaines sources, la production serait de 15 hl par an[2]

Du bordeaux-côtes-de-francs 2003 (Château Le Puy).

La production déclarée en 2023 a été d'un total de 12 482 hectolitres (un hectolitre = 100 litres = 133 bouteilles de 75 cl), dont 11 768 hl de rouge, 714 hl de blanc[1] et quelques liquoreux (même méthodes que sauternes, barsac, monbazillac, etc. avec la pourriture noble, le Botrytis cinerea).

Cahier des charges

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Le cahier des charges de l'AOC côtes-de-bordeaux inclut certains critères quantitatifs plus exigeants pour les dénominations géographiques complémentaires. Ces critères sont les suivants pour le francs-côtes-de-bordeaux :

  • les vignes sont taillées avec un maximum de 12 yeux francs par pied, (contre 14 pour l’appellation d’origine contrôlée côtes-de-bordeaux) ;
  • la charge maximale moyenne à la parcelle est fixée à 8 500 kg par hectare, correspondant à un nombre maximum de 15 grappes par pied pour le vin rouge, (contre 9 000 kg et 17 grappes)  ;
  • la richesse minimale en sucre des raisins doit être de 198 g/l pour le merlot N et de 189 g/l pour les autres cépages en rouge (contre 189 g/l et 180 g/l) ;
  • le titre alcoométrique volumique naturel minimum est de 11,5 % pour le vin rouge (contre 11 %) ;
  • le rendement est de 52 hl/ha pour le vin rouge (contre 55 hl/ha)[4].

Dégustation

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Les vins rouges ont une couleur soutenue, limpide et profonde. Ils dégagent des arômes de vanille et des notes évoquant les fruits bien mûrs, la venaison, le pain grillé, mais également le pruneau, la myrtille, le cuir, la truffe ou le sous-bois. Ils sont charpentés, avec une solide constitution. Dès l'attaque, on sent leur côté corsé et leur bonne matière. Suit un bon développement tannique. Ils s'associent avec les viandes rouges, les viandes blanches, les volailles, les petits gibiers et les fromages[13],[14].

Les vins blancs secs ont une robe jaune à reflets verts. Leur bouquet va des parfums fruités aux notes grillées. On retient le genêt, le buis, les fruits secs, la figue, la poire, les agrumes, la vanille, les fleurs séchées ou le miel. Ils sont nerveux et amples. Vifs à l'attaque, les vins blancs évoluent avec du gras et de l'élégance. Soutenue par un certain boisé, la structure des meilleurs vins est ample et grasse. Ils s'associent avec les poissons et les fruits de mer[13],[14].

Les vins blancs liquoreux sont moelleux et s'associent avec le foie gras[13].

Producteurs

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Nombre d'exploitants en directs : 41 propriétés et deux caves coopératives.

Principaux pays importateurs de francs : Europe, États-Unis, Canada, Japon, Chine et Australie.

Quelques vins de l'appellation :

  • Château Ad Francos (au château de Francs) ;
  • Château Clos Fontaine (famille Thienpont) ;
  • Château Cru Godard ;
  • Château Lalande de Tifayne ;
  • Château Laulan ;
  • Château le Puy ;
  • Château Marsau (famille Chadronnier) ;
  • Château Moulin de Gueyraude ;
  • Château Nardou ;
  • Château Puyanché ;
  • Château Puyfromage ;
  • Château Puygueraud (famille Thienpont) ;
  • etc.

Notes et références

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  1. a b c d et e « Déclaration de récolte et de production 2023 (campagne viticole 2023-2024) », sur douane.gouv.fr, .
  2. a b et c « Francs Côtes de Bordeaux », sur www.bordeaux-cotes.com (consulté le )
  3. a et b Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  4. a b c d et e « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « CÔTES DE BORDEAUX » », homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  5. Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  6. Charles Cocks et Édouard Féret, Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite, Bordeaux, Féret et fils, , 604 p., p. 324, lire en ligne sur Gallica.
  7. « Décret du 26 mai 1967 concernant l'appellation contrôlée « Bordeaux » suivie du nom « Côtes de Francs » », publié au JORF du p. 5463.
  8. « LES COTES DE BORDEAUX EN QUELQUES DATES », sur bordeaux-cotes.com (consulté le ).
  9. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée "Côtes de Bordeaux" », homologué par le décret no 2009-1345 du publié au JORF no 0253 du .
  10. J. Dubreuilh, Notice explicative de la feuille Libourne à 1/50000, Orléans, Bureau de recherches géologiques et minières, coll. « Carte géologique de la France » (no 804), , 59 p. (lire en ligne [PDF]).
  11. « Carte géologique centrée sur Francs » sur Géoportail.
  12. a et b « Open Data | Portail de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects », sur www.douane.gouv.fr (consulté le )
  13. a b et c « Les appellations », sur www.vinsvignesvignerons.com (consulté le ).
  14. a et b « Francs-côtes-de-bordeaux | Guide Hachette des Vins », sur Le Guide Hachette des Vins (consulté le ).

Articles connexes

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