Île de Bagaud
Île de la Révolte[1] (mul)
Vue de l'île de Bagaud.
Vue de l'île de Bagaud.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Îles d'Hyères
Localisation Mer Méditerranée
Coordonnées 43° 00′ 41″ N, 6° 21′ 45″ E
Superficie 0,59 km2
Point culminant 69 m
Géologie Île continentale
Administration
Statut Réserve naturelle

Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Var
Commune Hyères
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+01:00
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Île de Bagaud
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Île de Bagaud
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Île de Bagaud
Île de Bagaud
Îles en France

L'île (ou îlot) de Bagaud est, avec ses 59 hectares, une des plus petites des îles d'Hyères. Elle appartient à la commune française d'Hyères.

Située juste à l'ouest de l'île de Port-Cros, l'îlot est classé réserve intégrale, depuis 2007, avec l'îlot de la Gabinière et le rocher du Rascas, au sein du Parc national de Port-Cros[2].

Elle est actuellement inhabitée et interdite d'accès.

Biodiversité

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L'île possède la réputation d'être infestée de rats noirs, certains allant jusqu'à prétendre que l'accostage y serait dangereux. Cette légende a le mérite de maintenir les curieux éloignés et ainsi de faire respecter l'interdiction formelle d'accostage. Ces rats aurait été introduits involontairement dans l'île dès l'Antiquité par les Romains.

Au xixe siècle, on plante des griffes de sorcières (Carpobrotus) aux propriétés stabilisatrices du sol. Cette plante envahissante a fini par recouvrir des pans entiers de l'îlot, au détriment des espèces locales.

Depuis 2011, une campagne de défrichement de Carpobrotus et d'éradication du rat a permis à la faune et flore indigène de recoloniser l'îlot[3],[4].

Zone envahie par le Carpobrotus sur l'île de Bagaud

En occitan, on trouve Bagent (1504, 1554), francisé en Bagueaud puis Bagaud[5].

L'îlot est occupé par les Grecs dans l'Antiquité (ive siècle av. J.-C.). C'est possiblement le « Sturium » cité par Pline l'Ancien[6].

À la création du marquisat des îles d'Or, en 1531, ses terres sont mises en labour par Bertrand d'Ornézan.

La flotte anglo-hollandaise réalise une incursion le , durant la guerre de succession d'Espagne. Les marins débarqués y gardent le bétail appartenant au commandant de Port-Cros avant de s'enfuir.

Suite à des attaques mauresques (XVIe siècle) et des épisodes de guerre, notamment contre les Anglais (XVIIIe et XIXe siècles), l'île est équipée de quatre batteries, équipées de quatre ou huit canons, au nord, au sud, au centre, et à l'est. Les réduits de trois d'entre-elles sont encore visibles : ce sont des corps de garde crénelé modèle 1846, pour quarante hommes au nord et au sud, et pour vingt hommes à l'est[7]. La batterie du centre est désactivée vers 1794, mais dotée, sous le premier Empire, d'un corps de garde et d'un magasin à poudre[Note 1] ; ceux-ci sont aujourd'hui en ruines.

L'îlot est ensuite achetée en 1815 par l'État français puis désarmée et défrichée pour sa mise en culture sur une grande partie de sa superficie (1850). Soumise à affermage militaire en 1853, Bagaud accueille jusqu'à vingt-huit habitants en 1865.

Un espace est organisé au moment de l'expédition du Tonkin (1883-1885) pour accueillir les malades contagieux mais il ne fut jamais utilisé.

À partir de 1926, l'îlot est loué, notamment à la famille Valentin-Smith, qui s'en sert comme pied-à-terre balnéaire. En 1946, un affermage est mis aux enchères. Depuis 1985, l'îlot est définitivement inhabité.

Notes et références

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  1. En 1815, elle est armée de quatre canons de 36 et deux de 24, servis par douze canonniers.

Références

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  1. Émile (1876-1938) Auteur du texte Jahandiez, Les Îles d'Hyères : monographie des Îles d'Or, presqu'île de Giens, Porquerolles, Port-Cros, île du Levant : histoire, description, géologie, flore, faune / par Emile Jahandiez,... ; ill. par Albert Jahandiez ; avant-propos de M. Charles Richet, (lire en ligne)
  2. « La réserve intégrale des îlots de Port-Cros | Parc national de Port-Cros et Porquerolles », sur www.portcros-parcnational.fr (consulté le )
  3. « Programme de restauration écologique de la réserve intégrale de l’île de Bagaud », sur calameo.com (consulté le )
  4. Julie Braschi, « Conséquences du contrôle d'espèces exotiques envahissantes sur la dynamique des assemblages d'araignées et de coléoptères de l'île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) : cas de la griffe de sorcière (Carpobrotus) et du rat noir (Rattus rattus) », Thèse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Philippe Rigaud, « Notes sur quelques toponymes de la rade et des îles d'Hyères. Contribution historique », Scientific reports of Port-Cros National Park, vol. 12,‎ , p. 93-104 (lire en ligne [PDF])
  6. (la) Pline l'Ancien, Naturalis historia (lire en ligne), III, 5, 79
  7. Association "1846", « Tours et corps de garde crénelés du type de 1846 et assimilés », sur Association "1846" (consulté le )

Articles connexes

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