Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon
Entrée du musée
Informations générales
Dirigeant
Vincent Briand
Visiteurs par an
56 260 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
[www.citadelle.com www.citadelle.com]
Collections
Label
Bâtiment
Protection
Localisation
Pays
France
Commune
Besançon
Adresse
99 rue des fusillés, Besançon
Coordonnées
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Le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, labellisé Musée de France, est installé au cœur de la Citadelle de Besançon, haut lieu de culture et de tourisme franc-comtois. Fermé depuis 2020 pour refonte complète, il a rouvert ses portes le 8 septembre 2023.

Le musée interroge ses différentes missions pour en faire un établissement de connaissance et d'Histoire, un lieu intimement connecté à la société et au monde dans lequel il s'inscrit. La richesse de ses collections en fait un outil précieux au service de la recherche historique et du rayonnement de la ville de Besançon.

Denise Lorach, fondatrice du musée

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Née Denise Lévy le à Besançon, elle y est scolarisée au lycée Pasteur[1]. En 1938, elle épouse à Besançon Jacques Lorach, avocat à Belfort, le couple donne naissance à un petit garçon l'année suivante. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Jacques Lorach est mobilisé et fait prisonnier en 1940. Denise, accompagnée de son enfant, se réfugie alors chez ses parents dans la Nièvre. Elle, son père et son fils, sont arrêtés le . Son père est déporté à Auschwitz, dont il ne reviendra pas vivant. Elle-même et son fils, alors âgé de 4 ans, sont conduits dans un premier temps au camp d'internement de Drancy, puis déportés dans le camp de concentration de Bergen-Belsen au début du mois de . Peu avant la libération du camp, ils sont entassés dans un train avec d’autres déportés pour un voyage interminable de deux semaines. Le convoi est stoppé par les troupes soviétiques le . Aucune aide n’est apportée aux prisonniers, mais Denise et son fils parviennent à monter à bord d'un camion pour revenir en France. Deux mois plus tard, elle retrouve son mari à Paris. Affaiblie, elle ne pèse plus que 34 kg et son fils a perdu l’usage de la marche. La famille s’installe à nouveau à Besançon, où elle donne naissance à un second enfant.

En 1964, une exposition est organisée au musée des Beaux-Arts pour commémorer le vingtième anniversaire de la libération de la France et le cinquantième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Denise Lorach, alors vice-présidente de l'ADIF (Association des déportés, internés et familles de disparus), est profondément choquée par l’absence de mise en valeur du sort des déportés. Elle s’adresse alors directement et sans détour au maire de l’époque, Jean Minjoz, estimant qu’un espace devrait être dédié à cette part essentielle et tragique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale[2],[3]. Elle réclame qu'une salle de l'exposition y soit consacrée, mais Jean Minjoz, qui est également un ancien résistant, lui propose plutôt de créer un musée.

Une Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation est créée, qui tient sa première assemblée générale le [4].

Rapidement, Denise Lorach s’entoure de soutiens pour donner corps à son projet. Elle fait appel à Henri Michel, alors secrétaire général du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, qui apporte une légitimité scientifique, un appui institutionnel, ainsi que des collections[5]. C’est également lui qui recommande le scénographe Guy Langlois, issu de l’Institut national de la recherche pédagogique. En janvier 1971, l’équipe s’étoffe : François Marcot, étudiant en maîtrise d’histoire, rejoint l’initiative aux côtés de Simone Dubois, professeure d’histoire, également investie dans le projet.

Le musée ouvre ses portes le [4].

Rénovation

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Le musée bénéficie d'importants travaux de rénovation qui durent près de trois ans, et ferme par conséquent ses portes du jusqu'à sa réouverture le [3]. Le budget de cette rénovation s'élève à 5 422 000  dont un montant de 1 084 572  versé par la ville de Besançon en tant que propriétaire du musée, et des subventions de 254 000  de la part de la communauté urbaine Grand Besançon Métropole, 418 000  du département du Doubs, 837 000  de la région Bourgogne-Franche-Comté, 416 000  euros du Fonds national d’aménagement et développement du territoire, 924 144  du ministère de la Culture et 500 000  du Secrétariat d’État aux anciens combattants[6].

Muséographie

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Exposition permanente

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Le parcours muséal de l'exposition permanente est décliné en neuf thèmes répartis sur dix salles[5] :

  • L’Allemagne nazie dans l’Europe des années 1930
  • L’effondrement, 1940
  • Les Français sous Vichy et l’Occupation, 1940-1944
  • Des résistances à la Résistance
  • Vies en sursis. Persécution et répression, 1940-1945
  • Déportation et système concentrationnaire, 1933-1945
  • Extermination et génocide, 1933-1945
  • La fin ? Libérations, 1944-1945
  • Reconstruire – Transmettre – Hériter

Art en déportation

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Salle d'art en déportation

Le musée possède une des plus importantes collections en Europe d’œuvres d'art réalisées dans les prisons et camps de concentration de l'Allemagne nazie, riche de près de 600 peintures, statuettes et dessins[3]. Deux salles présentent une partie de la collection

Deux salles d'art concentrationnaire sont consacrées à l'œuvre de Jean Daligault, déporté Nacht und Nebel/Nuit et brouillard, et à celle de Léon Delarbre, résistant déporté à Auschwitz. La collection présentée[7], pour une bonne part, constitue un dépôt du Musée national d'Art moderne. La visite de ces salles se fait sur rendez-vous.

Expositions temporaires

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  • Autour de la table, histoires en partage — septembre 2023 - été 2024
  • Valises ! Histoires d’un objet dans la guerre — du 27 mai au 31 décembre 2025

Le centre de ressources

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Cet espace, accessible uniquement sur rendez-vous, met à disposition des publics sa bibliothèque, ses archives, sa banque d'images (comprenant 8 000 négatifs, microfilms, diapositives, cassettes), ses enregistrements sonores… Il compte des fonds d'intérêt national, constitués par l'abbé Joseph de La Martinière (1908-2003) et par Germaine Tillion[8].

Le Service médiation, animé par deux médiateurs culturels, et le Service éducatif animé par deux professeurs détachés de l’Éducation nationale, sont à disposition des enseignants pour préparer une visite ou des travaux d'élèves. Ils assurent aussi la rédaction d'outils pédagogiques, en lien avec les programmes des classes de cycle 3 jusqu'à la terminale ; ils offrent également une aide à la préparation du Concours national de la résistance et de la déportation.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. « Denise Lorach (1916-2001) | Racinescomtoises - Patrimoine et photographies de Franche-Comté », sur racinescomtoises.net (consulté le )
  2. « Survivante des camps et du nazisme : découvrez l'histoire de Denise Lorach, qui s'est battue pour la mémoire de ceux qui n'ont pas pu revenir », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le )
  3. a b et c « Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon », sur Citadelle de Besançon (consulté le )
  4. a et b « Bulletin officiel de la commune de Besançon : Hommage à Mme Denise LORACH », sur datasets.grandbesancon.fr, (consulté le ), p. 1352-1353
  5. a et b Cécile Vast, « Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon fait peau neuve – Site académique HG Emc », (consulté le )
  6. « La citadelle de Besançon et son musée qui fait de la résistance », sur Le Journal du Palais, (consulté le )
  7. pour l'ensemble des collections de ce musée de France : http://www.citadelle.com/fr/le-musee-de-la-resistance-et-de-la-deportation/conserver/les-collections.html
  8. dossiers généraux sur le camp de Ravensbrück avec des comptes rendus, extraits ou copies des études, ouvrages et articles parus sur le camp ; des dossiers thématiques diverses telles la Croix-Rouge suédoise ou les lesbiennes du camp mais également sur des points sensibles : expériences, exécutions, sabotages, procès... sur des éléments statistiques et des données concernant des convois -trains des 8, 11, 15 août 1944, par exemple-. Ces pièces ont été réunies et doublées de fichiers par numéros matricule et nominatifs de l’ensemble des femmes déportées de France -sauf déportées juives-, à partir de diverses sources : registres d’écrous des prisons françaises et allemandes, registres de Ravensbrück, listes du Ministère des Anciens combattants, listes dressées par les déportées elles-mêmes -par exemple au revier-. Ce fonds, résultat également d’une enquête lancée par régions, est complété par des dossiers individuels contenant des témoignages, de la correspondance, des poèmes... L’ensemble de ce fonds a été déposé en 1995 par les soins de Germaine Tillion au Musée de Besançon qui s’efforce de poursuivre le travail, de le porter à la connaissance des chercheurs.

Liens externes

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